Art et anarchie : acte 2

À l’automne 2010, paraissait Art et anarchie : acte 1. L’Acte 2 prévu pour 2012 a été réalisé avec un an d’avance en raison du grand nombre de contributions.Encore une fois, il ne s’agit pas d’un ouvrage exhaustif sur la question mais d’une compilation d’instantanés aux entrées multiples et non sectaires. Il réunit des textes historiques et des interventions d’artistes et d’auteurs. Cette publication est le fruit du travail du groupe John Cage[1] de la Fédération anarchiste dont le but militant est de mettre en lumière les passerelles entre art et anarchie.

Retour dans le passé pour commencer. Felip Équy et Maryvonne Nicola proposent un portrait du chansonnier et poète beauceron Gaston Couté. Patricio Salcedo aborde un sujet qui a souvent déclenché la polémique dans nos milieux : les rapports entre la franc-maçonnerie et l’anarchisme. Daniel Daligand fait un petit historique du mail-art et de l’art postal : échange de lettres entre artistes dans le but d’organiser des expositions, envois postaux transformés en objets artistiques. Pietro Ferrua se souvient du passage du musicien John Cage au Brésil pendant les années de dictature. Andrea D’Urso dresse le portrait d’un surréaliste anarchiste, Vincent Bounoure (1928-1996) qui fait partie de ceux qui ont décidé de continuer l’aventure surréaliste après la mort d’André Breton en 1966.

Les œuvres d’artistes contemporains sont analysées : Chari de Goyeneche par Lewis Barnay, Claude Massé par Didier Manyach et Floréal Peleato, André Robèr et Julien Blaine par Daniel Van de Velde, la photographe Alecska par Laurent Nicolas. Le collectif de création Un Nous parle de ses interventions. Outre les œuvres de ces artistes, on verra aussi les peintures de Joël Frémiot (c’est l’une d’elles qui illustre la couverture du livre), l’art du tampon et les Stampoem de Rémy Pénard ainsi que des poésies visuelles de Serse Luigetti.

Du côté de la littérature, on pourra lire la poésie de Julien Blaine, celles de Sébastien Lespinasse, Charles Pennequin, Charles Dreyfus-Pechkoff et Jeanne Poitevin, des poèmes et des collages de Didier Manyach (avec un hommage à Helios Gomez « gitan, poète, peintre, anarchiste »). Au sommaire également des extraits d’un roman-brouillon de l’écrivain et poète malgache Raharimanana, une nouvelle de Cathy Ytak qui parle de la traduction, une activité qu’elle connaît bien, et un texte d’Yvon Josse rempli de « oui » et de « non ». Michel Debray met en scène Louis-Ferdinand Céline. Par ailleurs Étienne Brunet se pose des questions sur les ordinateurs et Jean-Louis Costes nous parle de l’art anarchique.

Art et anarchie : acte 2. Ille-sur-Têt (66130) : éditions K’A, 2011. 142 pages. 20 euros.

Felip Équy