RIP Christian Krähling : 1973-2020

« Peu importe la façon dont vous le regardez : A la fin, la révolution arrive ! »

Christian Krähling a joué un rôle central dans l’organisation des travailleurs de la société Amazon à Bad Hersfeld. Le 10 décembre 2020, le jour de son 47e anniversaire, il a été retrouvé mort dans son appartement.

Dans la tradition de Joe Hill

Il n’a pas seulement participé aux luttes à l’usine Amazon de Bad Hersfeld, il a également cherché et trouvé des contacts avec des travailleurs d’Amazon dans d’autres pays. Pour Krähling, il était clair que le succès contre un acteur mondial comme Amazon ne pouvait être obtenu qu’avec une solidarité transnationale. Il était un acteur important de l’alliance transnationale Amazon Workers International (AWI), qui s’est souvenu du travail de Krähling dans sa nécrologie :

"Lorsqu'il entendait parler de travailleurs* qui s'organisaient localement et avaient besoin de soutien, il sautait dans la voiture et se présentait. Si, par exemple, il entendait parler à temps d'une grève en France ou aux États-Unis, il écrivait une chanson en français ou en anglais la veille et l'envoyait. Ces paroles sincères, généralement humoristiques, souvent émouvantes, ne peuvent être effacées maintenant, elles ne peuvent être réduites au silence avec la mort du poète, trop tard ! Continuons à les diffuser, à les réciter, à les chanter !"

C’est également ainsi qu’est née la chanson « Ganz egal », dont le refrain est cité au début de cet article. Krähling s’inscrit donc dans la longue tradition des artistes de la classe ouvrière qui chantent avec leurs collègues sur ce qu’ils vivent, ce qui les dérange et ce contre quoi ils se battent souvent. Ces artistes de la classe ouvrière vivaient dangereusement, comme l’a montré le meurtre judiciaire de Joe Hill, le chanteur des Wooblies, aux États-Unis. Aujourd’hui, cette histoire ouvrière est souvent perçue comme quelque chose du passé qui n’a soi-disant rien à voir avec le monde du XXIe siècle. Cette solidarité prolétarienne s’explique donc aussi comme un épisode du passé. Mais la vie de Christian Krähling montre que cette solidarité ouvrière est plus importante que jamais dans le présent et l’avenir.

Une dernière salutation de Poznan

A Poznan, dans l’ouest de la Pologne, des travailleurs amazoniens ont dit au revoir à leur collègue de Bad Hersfeld avec des pancartes disant « RIP Christian ». Krähling Il s’est organisé dans l’usine Amazone de Bad Hersfeld avec le syndicat de service Verdi, mais a coopéré tout naturellement avec l’IP anarcho-syndicaliste, qui joue un rôle important dans l’usine Amazone de Poznan.

Source: https://direkteaktion.org/rip-christian-kraehling/. Contribution à l’image © Andreas Gangl